Cet
ouvrage abondamment illustré donne pour la première fois
en français lhistoire de cet art ancestral qui influença
tous les grands arts martiaux dAsie.
En lan 522 de
notre ère, un moine bouddhiste indien appelé Bodhidharma,
fils du roi de Kanchipuram, arriva en Chine et se rendit dans le royaume
de Wei. au Temple de Shaolin. Cest là que le Bodhidharma
enseigna aux moines du Temple de Shaolin sa nouvelle doctrine bouddhiste,
aujourdhui universellement reconnue sous le nom de bouddhisme
zen. Mais aussi et surtout, il leur inculqua, pour se défendre
des brigands, les techniques déjà millénaires du
kalaripayat, un art martial du sud de lInde dont il était
passé maître.
Le kalaripayat, devenu
boxe de Shaolin (et plus tard kung-fu), maintenant inséparablement
associé à son complément spirituel, le bouddhisme
Zen, sautilla dîle en île, de la Chine vers le Japon,
sarrêtant à Okinawa, où il se maria avec les
techniques locales de combat, pour devenir le karaté, IArt
de la Main Nue.
Linfluence du
kalaripayat sur tous les grands arts martiaux dAsie est primordiale
et cest aujourdhui seulement que lon commence à
remonter la trace de son cheminement, pour en arriver à Iorigine
: le Kerala.
Le kalaripayat est
né il y a 3000 ans, dans les jungles de ce petit état
situé à la pointe sud de lInde. Sans doute le plus
vieil art martial au monde encore en pratique, le kalaripayat est unique
parce quil regroupe en son sein toutes sortes de disciplines :
les techniques offensives et défensives à mains nues,
les épées, les bâtons, couteaux, lances, et dautres
armes inédites qui nous sont inconnues, telle lUrimi :
une terrible épée flexible à double tranchant dont
les guerriers kéralais se servaient pour couper la tête
de leurs adversaires ; ou encore lOtta, un morceau de bois dur
en forme de défense déléphant qui servait
à paralyser ou à tuer.
Le kalaripayat est
aussi une science médicale qui, il y a 2500 ans, dans un traité
inscrit sur des feuilles de palme, le Marama Sutra, décrivait
les 108 points vitaux du corps. Cette connaissance secrète et
initiatique, précurseur de lacupuncture, sappelle
le Marama Adi. Le massage, avec les pieds, technique unique au monde,
se retrouve également dans le kalari, ainsi que le pranayama,
la science indienne de la respiration contrôlée.
Le monde commence à
sintéresser au kalaripayat. La BBC lui a consacré
un film, les Japonais viennent de plus en plus faire un pèlerinage
au Kerala et de nombreux livres sont en préparation.
Ecrivain et photographe,
Tiego Bindra découvrit le kalaripayat en 1982, après
avoir vu un documentaire qui décrivait lhéritage
martial du bodhidarma en Asie. Depuis, Tiego est retourné de
nombreuses fois au Kerala pour y faire des reportages qui ont été
publiés un peu partout dans le monde. Tiego vit en Inde, à
Pondichéry, ancienne colonie française.